Histoire de la Commune de Peyroules
Mise à jour le 28 Mai 2014 à 14h00
La commune de Peyroules est formée de quatre territoires autrefois distincts, qui correspondent chacun à l'une des sections de son plan cadastral. A l'ouest, la section A recouvre l'ancien territoire de la Bâtie, aujourd'hui simple écart, jadis bourg castral connu à partir du 13e siècle sous le nom de " Bastida Jabroni " ou la Bastide-sur-Jabron. Annexé dès 1278 à Peyroules, ce petit bourg castral implanté au bord du grand chemin de Castellane à Grasse succédait peut-être à un habitat plus ancien, dont le seul vestige paraît être le toponyme Villard, qui désigne aujourd'hui le massif boisé situé à l'est de la Bâtie. La crête de ce massif, dûment prospectée, ne contient apparemment aucun vestige de construction, mais l'érosion des sols, très importante dans cette zone, peut être responsable du vide constaté.
Au centre, la section B correspond au territoire primitif de Peyroules, dont le bourg castral, perché à 1200 m d'altitude sur le rebord d'une terrasse jadis intensément cultivée, est resté habité jusqu'au 19e siècle et a laissé des vestiges reconnaissables. L'habitat s'est déplacé, probablement à partir du 16e siècle, vers le fond de la vallée où il a fixé un chapelet d'écarts, dont celui de la Rivière, qui sert aujourd'hui de chef-lieu. A l'est, la haute vallée de l'Artuby a constitué jusqu'au 14e siècle au moins un fief indépendant appelé la Foux. Les vestiges du bourg castral ont été retrouvés sur la crête de Peyssivier, au-dessus du hameau actuel, fixé dans la vallée probablement au 16e siècle.
Au sud, dans la même vallée de l'Artuby, l'écart du Mousteiret perpétue le souvenir d'un autre bourg castral dont le site était sans doute perché sur la crête au nord du hameau. Ce dernier s'est fixé autour de l'église, ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Lérins, non loin de la route de Castellane à Grasse. Déserté vers la fin du 14e siècle, le territoire a été annexé à Peyroules, mais a constitué un fief autonome jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. En 1278, Peyroules contenait une maison seigneuriale et 25 feux, la Bâtie 10 feux, le Mousteiret 12. En 1315, les deux premiers villages totalisaient 52 feux, le Mousteiret 10. En 1471, on ne trouvait plus que 12 foyers concentrés à Peyroules. La croissance démographique est ensuite rapide (46 maison en 1504, 85 en 1698) et culmine en 1831 avec 620 habitants. Le cadastre de 1836 enregistre 331 immeubles, dont 131 maisons et 164 entrepôts agricoles, presque tous agglomérés dans les écarts, ne laissant isolés dans la campagne qu'une quinzaine de fermes et de bergeries. Depuis cette date, la population a fortement diminué.
Réduite à 82 habitants en 1975, elle augmente à nouveau et a atteint 136 habitants en 1999. L'économie locale s'est longtemps limitée à une polyculture vivrière à base de céréales, quelques fruits et du fourrage permettant l'entretien d'un cheptel varié (bovins, équins, porcins, ovins et caprins) , mais peu nombreux. La déprise agricole qui s'est manifestée à partir du milieu du 19e siècle a transformé le terroir cultivable en pâturage pour les exploitations survivantes spécialisées dans l'élevage ovin. Il ne reste plus aujourd'hui que quelques prés de fauche exploités.
Le site de la grotte de Mousteiret est fréquenté à plusieurs moments distincts au néolithique. Toujours au Mousteiret, une enceinte préhistorique a été retrouvée.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1045 (Peirolas). Le village est alors situé sur une colline, proche du site actuel. Les Castellane sont les seigneurs du lieu du XIIIe siècle au XVIIIe siècle, puis les Valbelle leur succèdent jusqu'à la Révolution française.
Au Moyen Âge, les habitants du Mousteiret et de la Bâtie (La Bastida Jabroni, la Bastide du Jabron en 1251) formaient deux communautés autonomes. Le Mousteiret est annexé par celle de Peyroules dès 1278; La, Bâtie est annexée au XVe siècle, fortement touchés par la crise du XIVe siècle (Peste noire et guerre de Cent Ans).
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes vers 1045 sous la forme Peirolas, puis de Petrolis (1300) et Perrolas au XVIe siècle, ce qui désigne en ensemble de pierres.